Earth & Fire : Atlantis

Après le psychédélisme anglais et américain de la fin des années 1960 et avant sa mutation vers une certaine emphase du genre qu'on a appellé le rock progressif, il y eu un "chaînon manquant", une sorte de compromis entre les guitares fuzz planantes des hippies et les nappes de synthétiseurs soporifiques de leurs contemporains; en allemagne les musiciens lancèrent la kosmische music mais on a tendance à croire que ce fut le seul pays à innover.
On sait aujourd'hui que c'est faux, même si les groupes originaires de France ou d'Hollande n'étaient pas légion.
L'exemple en est avec Earth & Fire, collectif venant de La Hague formé par les frères Gerard et Chris Koerts en 1968. Après un premier album folk-hippie proche du style de Jefferson Airplane en 1970, le groupe change de chanteuse et achète un Mellotron (ancêtre du synthétiseur).
La soliste sexy Jerney Kaagman, à l'instar de Mariska Veres des Shocking Blue, emmènera son ensemble vers la voix du succès dans son pays. Atlantis, le troisième album de 1973, est encore meilleur que le précedant. Il est composé d'une longue suite théâtrale racontant le songe du continent perdu (Prelude, prologue, interlude, epilogue et j'en passe) mais les élements peuvent s'écouter independamment. Tel des Moody Blues ou des King Crimson Hollandais, ces musiciens tissent leurs mélodies sur des choeurs angéliques. Malheureusement, ceux-ci voulant ensuite à tout prix "percer" sur la scène internationale, les choses se gâtent et la musique bascule vers un infame disco à la sous-Abba. La tempête gronde et les Atlantes restèrent sous les flots...   
La note de Geekprien : 10/10
Extraits : Earth_Fire___Under_a_cloudy_sky
             
              Earth_Fire___Maybe_tomorrow