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ça touche au fond
18 mai 2011

L'âme sombre de Pere Ubu dégrisé

P1050433Pere Ubu joue l'intégral de "modern dance" au Batofar de Paris, lieu sympa de tous les tremblements de terre subaquatique de la capitale. Nous somme aux beau jours de 2011. J'y vais.

Déjà, jouer dans la cale du cap'tain Nemo, cela semble un écrin idéal pour cet illuminé du post-punk no-wave qu'est David Thomas, chanteur du groupe à l'âme sombre et à l'éthylotest bien rempli.

C'est sur que lui, il ne lape pas que de l'eau de mer, comme en ateste les bières sur scène et la flasque qu'il sort régulièrement de sa poche pendant ses prestations. La mauvaise réputation le suit, je décide de ne pas prendre mon LP ce soir là, il y a peu de chance pour la dédicace..

Mais avant son entrée en scène, il y a déjà un documentaire sur l'art conceptuel qu'il faut se taper.. Puis vient Rhys Chatam en première partie, avec une heure de retard donc. Son set écourté durera vingt minutes, cela suffira pour se rendre compte que cet homme est un génie. Car faire une cathédrale cacophonique avec simplement vingts loop d'une trumpette et d'une guitare répété à l'infini et des breaks de batteries c'est tout bonnement incroyablement planant.

Pere Ubu arrive donc, l'oeil morne et la démarche lente. Le public n'est composé que de fans jeunes ou de la première heure, de dandys punk aussi, héritiers d'Alain Pakadis. Donc dans tous les cas, cette soirée se passera bien, même si Thomas s'écroule avant.

Le combo joue impeccablement bien et carré, frappe Nirvanesque de batterie, bassiste très Talking Headienne et guitare très Televisionesque. Après les deux premiers singles du groupe, la chanson Sonic Reducer (donné à l'époque au Dead Boys) réveille le publique. C'est ensuite le début de la dance moderne, les gens applaudissent, Thomas sourirait presque ! Du coup, le jeu de l'homme blasé s'arrête et dès le milieu du set celui-ci communique avec ses fans, parle de son divorce, de ses femmes, de David Byrne qui lui doit tout. Cet homme n'est pas un rigolo ("i'm the professional, you're not").
Le concert finira d'une traite, et notre grand bonhomme s'assiera même sur scène pleinement conscient et l'oeil mutin pour une séance de dédicace.  Moment historique. Clap.

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