Pique-nique a Hanging Rock : le premier Virgin Suicides?
Pique-nique a Hanging Rock. Ce film n'est pas un film. C'est une carte postale, une peinture impressionniste, le déjeuner sur l'herbe de Monet sur pellicule. La naissance de Venus de Botticelli (cité dans le scénario), symbole de pureté. Tout dans la mise en scène est sublime, les points de vues, les lumières, les ralenties. Peter Weir, celui qui créera plus tard le cercle des poètes disparus, élabore dans son deuxième métrage une parabole établi sur le fossé séparant l'éducation puritaine du début du 20e siècle de la découverte de la liberté et de la sensualité chez les jeunes collégiennes du film. Une sorte de Virgin Suicides avant l'heure, mais matiné d'étrange. Une atmosphère envoutante et inquiétante, digne d'un David Lynch. Tout en crescendo. L'histoire (la disparition de trois étudiantes lors d'un pique-nique) n'est qu'un prétexte. On suit l'intrigue un peu comme dans un rêve, mais toujours à demi-éveillé pour en connaître le dénouement (les filles seront-elles retrouvées?). Une oeuvre de jeunesse donc pour le réalisateur Australien, pleine de délicatesse, avant ses grandes productions.
La note de Geekprien : 7/10